à go, on est nostalgique

Répétez après moi...   Eh que j'aimaiiiiiiis ça, quand j'étais petite.

Non, mais, qu'est-ce que cette vague de nostalie qui nous déferle dessus, qui nous assaille tel un tsunami sans qu'on puisse s'en protéger ?  Si vous aimiiiiiiez ça, ça ne veut pas dire que c'est encore bon.  Il y a des choses que j'adorais quand j'étais petite mais dont je me passe très bien maintenant, dont je ne veux rien savoir aujourd'hui. 

Les Belles Histoires des pays d'en haut ont 50 ans.  Ouais pis ?   Certaines gens aiment encore écouter ça l'après-midi, en prenant le thé après le dîner.  C'était une émission qui rassemblait les familles après le chapelet il y a quelques dizaines d'années.  Est-ce une raison pour nous casser les oreilles avec ça ?   C'est partout dans les journaux, à la télévision, à la radio.  Je n'en peux plus.  J'écoute la radio de Radio-Canada le matin.  Voilà que la contamination s'est rendue jusque dans les studios de radio à 6 heures le matin...  Ça pourrait pas attendre une heure décente ?  Laissez-nous le temps de nous réveiller avant de nous envahir.  Toute la semaine, à Radio-Canada, on nous propose un remake du radioroman.  Pierre Légaré  a fait une pastiche de l'émission de Claude-Henri Grignon et repris les personnages des Pays d'en Haut pour les faire discuter de sujets d'actualité.     Qu'est-ce qu'on a à foutre ?  Homier-Roy a lui même dit qu'il profitait du fait que les nouvelles se faisaient rares dans les semaines qui suivent Noël, alors autant en profiter pour offrir aux auditeurs, et je cite quelque chose de "marrant, wild et contemporain".  J'ai entendu, ce matin, Séraphin donner  son opinion sur les accomodements raisonnables.  J'ai vraiment trouvé ça wild et contemporain...

Question de beurrer très épais, on nous a même ressorti l'émission Tous pour un, le temps, bien entendu, de rendre hommage aux Belles histoires.  C'est vrai que c'est touchant de voir qu'un homme sait ce qui était écrit sur l'anneau que tel personnage a reçu comme présent dans l'épisode B-E-34963.  Mais est-ce que, comme moi, vous n'avez pas une petite voix qui vous glisse à l'oreille  " Non mais, pauvre homme.  Il n'a pas de vie...  Combien de temps a-t-il perdu à apprendre tout ça par coeur..."

Comble du maleur, on nous ressort Francis Reddy.  Je pourrais faire dans la facilité et vous dire combien cet homme ne m'allume pas, combien ce qu'il peut avoir à dire ne me fait ni chaud ni froid.  Je ne le ferai pas, ce serait gratuit et méchant.  Mais pourquoi avoir choisi cet "homme" pour animer ?  S'il manquait d'argent tant que ça, il fallait nous ressortir les reprises de Chambres en ville.  Tant qu'à faire dans la nostalgie...

Parlant de TVA...  La fièvre se transmet... On nous ressortira, là aussi, les grands classiques dans une émission spéciale intitulée De Cré Basile à Star Académie.  Que faut-il en comprendre ?  Que Cré Basile est certainement très dépassé, personne n'en doute, mais Star Académie constitue le comble, le nec plus ultra de l'évolution de notre belle télévision ?  Au secours...  En plus, c'est animé par un autre "passé date" dont les commentaires ne m'intéressent pas: Michel Barrette. 

Certains me reprocheront probablement de m'élever contre la nostalgie en retard, alors qu'elle est dénoncée, criée sur quelques blogues que je fréquente régulièrement.  Je suis désolée du retard.  Je viens de comprendre comment vous vous sentez.  Mais j'aime quand même Mes Aieux.  Ce n'est pas de la nostalgie.  C'est de la bonne musique qui s'inspire du passé.

Comments

[Regardurbain]

Bien que tu t'imagines tout le mal que je pense de Francis Reddy, je me demande ce qui lui mérite ses deux guillemets?

Est-ce son enthousiasme tout aussi feint que les petites animatrices des Deux filles le matin? Est-ce son goût immodéré de la gastronomie et des vins qui le font s'exclamer comme une pintade devant un Bordeaux 1999?

En tout cas, côté Francis Reddy, Vecteur et moi avons beaucoup chiâlé sur la médiocrité de l'animation de dimanche. Quelle loque! Quel faux enthousiasme!

Quant à la nostalgie, tu sais à quel point je tente de m'en détacher le plus possible...