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Divagations
16 janvier 2007

Illusion tranquille

J'ai fait un rapide petit saut au cinéma, hier soir.  Plutôt le genre de truc que je me permets rarement un dimanche soir...

L'Illusion tranquille...  Petit film qui se veut un vecteur de changement, ou du moins le point de départ d'une réflexion sur la société québécoise.  Quelles sont les conséquences de la social démocratie présente au Québec ?  Le modèle de gestion étatique du Québec est-il dépassé ?  Peut-on même parler de modèle ?  Est-ce que les acquis sociaux qui ont suivi la Révolution tranquille doivent être remis en question ?  Quel sera l'avenir de nos enfants, économiquement parlant ?  Le Québec est-il une province riche, comme le croient et le crient plusieurs ?  Quels sont les coûts de nos filets sociaux ?  Quel est le rôle des syndicats ?  Le monde syndical a-t-il remplacé les forces religieuses suite à la Révolution tranquille ?

Les faiblesses de ce film ne viennent pas des questions qu'il pose, que je trouve fort pertinentes d'ailleurs.  Cependant, les réponses apportées sont parfois douteuses.

Ainsi, une bonne partie du film présente des jeunes de 20-30 ans qui donnent leur opinion sur la société présente, sur ce que nous réserve la société d'avenir.  Je veux bien qu'on interviewe des jeunes pour savoir quelles sont leurs interrogations, leurs incertitudes.  Par contre, je ne crois pas que ces individus soient les mieux placés pour apporter des réponses pertinentes et fiables.  Je veux bien écouter, et même partager, le questionnement d'un étudiant de cégep, mais je prendrai pas ses réponses pour du cash...  Ce que semble désirer nous laisser faire ce film, présentant pendant environ au moins la moitié du temps les opinions de ces jeunes.

Les autres réponses nous sont apportées par divers spécialistes, dont Alain Dubuc de La Presse.  Des économistes, professeurs, analystes politiques se succèdent.    Leurs réponses semblent plus fiables.  Cependant, encore une fois, la majeure partie de ces réponses reposent sur des impressions, des valeurs.  Très peu de faits vérifiables nous sont présentés dans ce film.

Ce que je reproche surtout à ce film, c'est de n'apporter que peu de réponses vérifiables.  "La différence entre moi et eux, semblent dire le intervenants, c'est que moi, j'ai raison."   C'est bien, mais c'est surtout peu.  Aussi, on ne présente qu'un côté de la médaille.  Tous les éléments qui s'éloignent un tant soit peu de la ligne de pensée des cinéastes sont balayés sous le tapis, même pas soulignés. 

Ce qui reste intéressant, cependant, c'est qu'il s'agit d'un point de vue qui n'est que rarement présenté.  Certaines réflexions effleurées méritent un approfondissement.   En surfant sur quelques sites de critiques de films, on voit que les réactions à cette réalisation sont dichotomiques: soit c'est génial, soit ce n'est qu'un tissu de mensonges.  Je me situe entre les deux.  Je crois qu'il faut voir ce film, pour le voir, pour semer en soi la graine du doute.  Qu'elle trouve chez nous un terrau fertile ou non.

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Commentaires
R
J'ai lu ta critique, et il me semble que la première impression que j'en ai, c'est celle d'une vérité manipulée à l'unique besoin du documentaire. Bien sûr, Michael Moore fait la même chose à gauche, mais je ne le crois pas vraiment plus.<br /> <br /> Des étudiants de Cégep qui prônent la lucidité, les coupes dans les programmes et une rééducation des BS, permets-moi de douter qu'ils représentent vraiment la majorité. En fait, c'est le contraire, selon un récent sondage.<br /> <br /> Malgré ton invitation à faire pousser la graine du doute, je n'irai pas voir le film. Je ne veux surtout pas donner mon argnet à cette bande d'huluberlus qui croient qu'ils peuvent convaincre les Québécois avec des arguments aussi faibles que ceux que tu invoques dans ton blogue.<br /> <br /> Vive la solidarité!
Divagations
  • Divagation : Action de parler sans sujet précis, de ne pas raisonner correctement, de parler d’une manière absurde. C’est tout. C’est rien. C’est n’importe quoi. C’est moi. Je divague.
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